Sophrologie & Fibromyalgie

La fibromyalgie est une maladie reconnu par l'Organisation Mondial de la Santé depuis 1992.

Le mot « fibromyalgie » vient du latin fibra (« filament »), du grec ancien myos (« muscle ») et du grec ancien algos (« douleur »).

 

Elle à longtemps été considéré comme un syndrome.

Elle est étudiée depuis le début du XVIIIe siècle, sous un grand nombre de noms. Certains, vu le fait qu'elle affecte majoritairement des femmes, la classent alors parmi le groupe depuis contesté des hystéries féminines.

Cette notion est remise en question d’un point de vue analytique depuis la sortie du DSM IV. Il s’agit maintenant de parler de troubles somatoformes et de troubles de la personnalité histrionique. Les Psychiatres s’intéressant à la fibromyalgie ont totalement abandonné l’hypothèse hystérique.


La fibromyalgie n'est plus considérée commme une maladie psychosomatique, l''aspect psychologique est maintenant considéré comme un facteur agravant ou une conséquence de la maladie.


Le tableau clinique


Cette maladie se caractérise par un état douloureux musculaire chronique (myalgies diffuses) étendu ou localisé à des régions du corps diverses, qui se manifeste notamment par une allodynie(1) tactile et une asthénie(2) persistante.

 

(1)Allodynie : L'allodynie est la survenue d'une douleur déclenchée par un stimulus qui est normalement indolore.

(2)Asthénie : affaiblissement de l'organisme, fatigue physique. Par extension, elle peut concerner l'état psychique, la libido ou l'intellect.


Il s’agit de douleur diffuse ou a expression localisée toujours persistante et rebelle au traitement.

Dans les formes diffuses, ces douleurs font croire souvent à un rhumatisme inflammatoire débutant, d’autant qu’il existe un raidissement matinal et une impression subjective de gonflement articulaire.

Les douleurs articulaires et musculaires sont décrites comme très intenses, peu sensibles aux anti-inflammatoires non stéroïdiens comme aux différentes thérapeutiques.

La persistance et le caractère rebelle aux différentes thérapeutiques médicales ou chirurgicales doivent attirer l’attention.

La fatigue musculaire est fréquente et s’associe à une sensation de muscles noués.

Aux extrémités, des sensations de gonflement, des paresthésies ou troubles vasomoteurs sont fréquemment rapportés. Des points douloureux aux insertions tendineuses sont constamment retrouvés.

Elles sont majorées par le froid, la fatigue et le stress.

Prévalence des symptômes

Etude préparatoire aux critères de l’ACR
de 1990 pour la classification de la FIBROMYALGIE


Symptomes En %
Fatigue 81.4
Raideur matinal (plus de 15 mn) 77.0
Troubles du sommeil 76.6
Douleur sur tout un côté 67.0
Paresthésies (3) 62.8
Céphalées 52.8
Anxiété 47.8
Antécédents de dysménorrhée (4) 40.6
Syndrome sec 35.8
Antécédents de dépression 31.5
Syndrome du colon irritable 29.6
Impériosités mictionnelles 26.3
Phénomène de Raynaud 16.7

 (3) Paresthésies : trouble de la sensibilité qui se traduit par une sensation spontanée anormale mais non douloureuse (fourmillement, picotement, etc...

(4) Dysménorrhée : plus communément "règles douloureuses"

Facteurs modifiant la douleur

Etude préparatoire aux critères de l’ACR
de 1990 pour la classification de la FIBROMYALGIE

Facteurs modulateurs En %
Froid 79.3
Irritabilité 78.0
Fatigue 76.7
Sommeil perturbé 76.0
Anxiété 69.0
Changement climatique 66.1
Stress 63.0
Humidité 59.6
Bruit 24.0

Les symptômes sont :

  • Anxiété
  • Bouche sèche
  • Céphalées (40 à 50 %)
  • Colopathies, colite chronique
  • Contracture notamment de la mâchoire
  • Dépression
  • Douleurs diverses
  • Douleurs des épaules et du bassin
  • Douleurs rachidiennes rebelles aux traitements
  • Douleurs articulaires divers non améliorées par les anti-inflammatoires non stéroïdiens
  • Engourdissement des doigts (syndrome du canal carpien)
  • Fatigue
  • Fourmillements
  • Gonflements
  • Hypertension artérielle
  • Hypersensibilité au froid
  • Irrégularité du rythme cardiaque
  • Maladie de Raynaud
  • Raideur de la nuque
  • Syndrome des jambes sans repos
  • Troubles des règles
  • Trouble de la concentration
  • Troubles temporo-mandibulaire (SADAM)
  • Troubles cognitifs
  • Trouble du sommeil (sommeil non réparateur)
  • Trouble de la mémoire
  • Vessie irritable (cystite chronique)
  • Yeux secs

 

La fibromyalgie est également identifiée par des symptômes d'exclusion.

  • Pas de lésion musculaire
  • Pas de lésions osseuses
  • Analyse radiographique normale
  • Analyse biologique normale
  • Analyse sanguine normale

Les facteurs d’amélioration des symptômes sont les suivants :

  • Temps sec et chaud
  • Sommeil restaurateur
  • Activités modérés
  • Bains chauds
  • Relaxation

Les facteurs déclenchant peuvent être les suivants :

 

1) Traumatismes physique (notamment le « coup du lapin » 13
fois plus fréquent chez le malade fibromyalgique qu’après une fracture d’un membre…)

 2) Facteurs psychologiques :

- Troubles cognitifs

- Evénements de la vie
(divorces, deuil, licenciement, harcèlement etc.…)

- Antécédents (sévices sexuels,
maltraitances chez 30 à 50 % des sujets).

 3) Terrain génétique.

 

Les causes

 

Elle ne sont pas totalement et clairement identifiées.

Un certain nombre d'hypothèse sont avancées tel que :

  • Altération ou défaut du système inhibiteur de la douleur. La douleur en passant par la substance grise du tronc cérébral libère un puissant système inhibiteur de douleur. L’altération de ce système provoque un
    ressenti plus fort de la douleur.
  • Une perception exagérée de la douleur (nociception).Ce type de douleur est le résultat d'une augmentation de la transmission des messages douloureux qui sont transportés par les fibres fines.
  • Une déficience ou un manque de neuromédiateurs (sérotonine).
  • Trouble du sommeil profond. On constate une intrusion des ondes Alpha dans cette partie du sommeil ou domine normalement les ondes Delta.Des études montrent que des patients privés de sommeil réparateur développent des symptômes fibromyalgique.
  • D’autres causes moins répandues sont également répertoriées .
  • Déficit en endorphines.
  • Perturbation de fonctionnement du système nerveux sympathique.
  • Perturbation de fonctionnement des glandes hypophyse et des glandes surrénale.
  • Perturbation du système neurovégétatif.
  • Déficit de vascularisation du cerveau.
  • Anomalies immunologiques.
  • Prédisposition et anomalies génétiques concernant la dopamine et la sérotonine.

La prise en charge sophrologique

 

Lorsque la personne demande à pratiquer la sophrologie, c'est souvent dans l'idée de se relaxer car le stress amplifie la fréquence et l'intensité des crises.

Certains exercices peuvent aussi diminuer les sensations douloureuses, les aider à s’évader et à passer la porte de la cage, déjà ouverte…Autrement dit, découvrir une autre réalité : celle dans laquelle il est maintenant possible de franchir ces barrières. Le mouvement psychique et non seulement autorisé, possible, mais aussi encouragé et entraine un premier soulagement physique.

Des propos confirmés par le Dr Dominique Servant, psychiatre, spécialiste du stress : "La sophrologie offre de larges possibilités d'intervention, aussi bien sur la douleur physique que sur les souffrances morales qui y sont associées".

Grâce à différentes techniques de relaxation et de méditation, la sophrologie aide les personnes atteintes de fibromyalgie à se relaxer sur les plans physique et moral. Elle leur apprend à ne plus subir leur douleur et peut améliorer notablement leur qualité de vie.

 

Quelles techniques privilégier face à la fibromyalgie ?

 

  • La relaxation dynamique

 

Proches de certaines pratiques orientales, les techniques de détente musculaire relèvent de la relaxation dynamique, c'est à dire au travers du mouvement. Elles permettent une prise de conscience du corps et des zones de tension inutiles. La relaxation dynamique est parfaitement adaptée aux personnes souffrant de fibromyalgie, le mouvement peut ne pas être douloureux, voire même apporter du plaisir.

 

Exercice : Inspirer en gonflant le ventre, bloquer sa respiration, rouler doucement les épaules d'avant en arrière plusieurs fois, souffler, relâcher les épaules.

 

  • Le contrôle de la respiration

 

Contrôler sa respiration ralentit le cœur et évite les bouffées d'angoisse, notamment lorsque les douleurs surviennent.

 

Exercice : Doubler la durée de l'expiration au cours de quelques respirations. Il suffit de compter lors de l'inspiration pour expirer deux fois plus longuement.

 

  • La méditation de pleine conscience

 

La méditation de pleine conscience apprend à se concentrer sur ses sensations et le moment présent pour diminuer les tensions, les émotions et les pensées négatives liées à la douleur. Elle permet une prise de distance. Les techniques utilisées comprennent le balayage corporel, la concentration sur des actes quotidiens…

 

Exercice : Manger une pomme au ralenti, en décomposant ses gestes et être attentif à chacun de ses sens pour percevoir la couleur, la texture sur ses doigts, son odeur …, en fixant ses pensées sur cette pomme.

 

  • La relaxation mentale ou sophronisation

 

Les techniques de relaxation sont basées sur des visualisations mentales, une activité créative qui modifie le niveau de conscience générant une détente et des émotions positives. Parmi ces techniques, se trouvent la visualisation d'un espace ressource auquel se référer ou la réalisation, par la pensée, d'actes redoutés afin de libérer des blocages

 

Comment pratiquer la sophrologie ?

 

Tous les exercices sont accessibles, chacun avance à son rythme. Il est conseillé de pratiquer au moins une fois par semaine avec un thérapeute, d'abord en séance individuelle, puis en groupe pour entretenir ses acquis.

Psychiatre relaxologue, le Dr Yves Ranty a accompagné des personnes souffrant de fibromyalgie sévère. Selon lui, "les séances individuelles permettent d'aller plus loin et de choisir les exercices les plus adaptés au profil du patient".

Pour ressentir un bénéfice, l'idéal est de compléter par une pratique quotidienne, ne serait-ce que quelques minutes.

 

Quels résultats espérer sur la fibromyalgie ?

 

Difficile à modéliser, la sophrologie en elle-même est peu étudiée scientifiquement.

Le Dr Ranty précise : "Les techniques qui installent un état modifié de conscience entraînent des changements biologiques, notamment une baisse des hormones du stress (adrénaline et cortisone). Elles pourraient aussi augmenter la sécrétion d'endorphines. Pour moi, il ne fait aucun doute que ces pratiques améliorent les symptômes de la fibromyalgie, en particulier lorsqu'elles sont associées à une psychothérapie".

"La sophrologie apprend à faire face à ses émotions, à aborder la maladie différemment pour ne plus la subir. La personne reprend confiance en elle et gagne en qualité de vie. C'est un excellent complément", conclut le Dr Servant, regrettant que ce type de pratique, "efficace et non toxique", ne soit pas davantage utilisé.

 

Pour plus d'informations sur ma prise en charge de la fibromyalgie :

pgoupy@sophrologie41.fr



 

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